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PDG DIVO : Discours du Ministre, Louis André DACOURY-TABLEY, Gouverneur du District Autonome du Gôh-Djiboua


Dans le cadre de ses activités de plaidoyer et de promotion des droits et de l’image de la femme, le ReFJPCI, en partenariat avec la Deutsche Welle Akademie (DWA) et la Coopération allemande, met à la disposition des acteurs publics et institutionnels, un espace de rencontres et de partages dénommé les Petits Déjeuners du Genre.

  •   2022-11-24
  •   ReFJPCI

Je suis particulièrement heureux d'être à cette rencontre de femmes, journalistes et professionnelles de la Communication en Côte d'Ivoire. Soyez assurées de mon soutien dans votre engagement pour la transformation sociale et la consolidation de la démocratie. Je salue les organisateurs de cette cérémonie à laquelle Madame Agnès Kraidy a tenu à m'associer. Je l'en remercie du fond du cœur et la prie de porter mes encouragements à ses partenaires de la Deutsche Welle Akademie et de la Coopération allemande.

En m'approchant, sachez que vous rentrez dans le District Autonome du Gôh-Djiboua, de création récente, dont un des démembrements est la Région du Loh-Djiboua qui a pour capitale Divo. Le District Autonome du Gôh-Djiboua s'étend sur 17580 km2, il est constitué de 2 régions (le Gôh et le Loh-Djiboua), de 5 départements, 33 sous-préfectures et 449 villages autour desquelles gravitent des centaines de campements. Sa population est de 2 088 000 habitants dont 47 % de femmes. Une telle proportion ne peut qu'éveiller notre intérêt sur le thème que vous avez choisi d'aborder aujourd'hui sur la portion de territoire dont la gestion nous a été confiée par décret du Président de la République.

"La femme et la terre dans le Loh-Djiboua, quel mode d'accès pour une réelle autonomisation ? " Le Loh-Djiboua est un territoire historiquement, et par conséquent majoritairement peuplé de Didas. Ces derniers, comme tous les autres peuples en Côte d'Ivoire, restent attachés à leur culture, à leur tradition, à leur us et coutumes. Le droit positif français, droit colonial que notre pays a décidé d'adopter dès l'indépendance en 1960, n'a pas vraiment eu raison de ces cultures et traditions, us et coutumes. Elles vivent, fonctionnent et continuent de régir le quotidien des citoyens de la République. On le voit à l'occasion des procédures qui conduisent au mariage à la mairie, on le voit également dans les drames qui accompagnent les procès pour héritage.

En principe, selon le droit actuel, la fille, le fils ont les mêmes droits sur les biens que laissent leurs géniteurs à leur décès. De même, selon le droit actuel, l’époux, l'épouse bénéficie de droit sur les biens à l'occasion de séparation (décès, divorce). En réalité, sous la chape du volumineux droit républicain, dit moderne, la coutume a la vie dure et active. La fille, l'épouse, n'a aucun droit d'accès aux biens matériels de la famille, du lignage et ou du couple. Aujourd'hui, cela a pour nom discrimination. Le combat, disons plutôt le débat, demeure d'actualité constante.

Dans la société de tradition Dida avec leurs voisins et frères Bété, la fille par définition ne fait que venir au monde ici. Du fait de l'interdiction de l'endogamie, elle est destinée à se marier ailleurs, chez nos amis, voire nos ennemis qui par ce fait pourraient devenir nos alliés. De l'autre côté, du fait de son mariage et donc de son statut d'épouse, ses "maris" ne la considèrent jamais comme une des leurs. Au regard de ces statuts, dans ce type de société, on estime tout simplement que le genre féminin en situation de mobilité permanente n'a que faire d'une propriété immobilière (la terre). La principale interrogation au regard du thème en débat est donc là : accès à la propriété de la terre ? accès à l'usage de la terre ?

On comprendra que si le débat semble toujours possible à mener, le combat pour y parvenir demeure rude. Mais nous restons cependant convaincus que le temps et les circonstances devraient jouer dans le bon sens, car des moyens de contournements existent bel et bien qui peuvent, nous en sommes certains, déboucher sur une multitude de domaines d'activités à même de garantir à la femme une saine autonomisation pour un développement durable et sans heurts. Messieurs, je vous demande de vous joindre à moi pour exprimer à ces dames notre joie d'être en leur compagnie.

Je remercie encore Madame Kraidy. Je demeure disponible.